POLYGONE N°1 — AMOUR

MÉGABIT PAR SECONDE

Anne-Sophie Auclerc


« Avec la plupart de mes proches, les appels ont cessé et se sont substitués à des messages plus occasionnels pour prendre des nouvelles, car même si ces échanges permettaient de maintenir un lien, l’absence du corps de l’autre renforçait la sensation de privation des connexions les plus élémentaires : pouvoir se toucher, partager le même air, les mêmes lumières, (...) ou occuper l’espace. »

PRÉFACE

Journal intime dévoilant l’introspection et le rituel thérapeutique développé par un groupe d’amies pendant le confinement de mars 2020, au sein de leur foyer respectif. À travers divers médiums, l’auteure interroge le temps qui s’égrène et sépare, le fantasme de la proximité des corps disparus et le partage virtuel de moments via différents réseaux.

BIOGRAPHIE

Anne-Sophie Auclerc est diplômée des arts graphiques et de photographie. Elle développe un travail documentaire et artistique qui questionne notre rapport aux images, au temps et à la mémoire. Elle propose des mises en scène métaphoriques et poétiques, dont le langage photographique s’étend à la pratique de la vidéo, de l’écriture et de la scénographie.

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Publié en 2023 dans 
POLYGONE n°1 — Amour
14 pages

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Article numérique

PROJET D'UN MONUMENT 
CONSACRÉ À L'AMOUR

Berger & Berger


« Bertolucci formule l’hypothèse d’une liaison désintéressée, réduite à la pure pulsion du désir, et la possibilité d’un espace qui l’accueille (…) Le film est tourné dans des décors naturels et artificiels : Passy et le pont de Bir-Hakeim (…) qui articule distinctement la circulation du métro aérien, des voitures et des piétons. Une multitude de flux sans rencontre, à l’instar des protagonistes. »

PRÉFACE

Reconstitution exhaustive des réels espaces de tournage du film polémique Le dernier Tango à Paris — déroulant le fantasme d’une aventure avec un.e inconnu.e — de Bernardo Bertolucci, sorti en 1972. À partir d’un travail d’enquête et de visites, les auteurs produisent l’élévation de l’immeuble et le plan de l’appartement filmé tout en révélant une incohérence spatiale.

BIOGRAPHIE

Berger&Berger est une agence d’architecture basée à Paris. Elle envisage les disciplines des arts plastiques, du design, de la scénographie et de l’architecture comme connexes, spécifiques et partiellement différentes ; contribuant à une construction complexe, riche et contradictoire du réel, de l’espace, imaginaire, scénique, paysager ou muséal.

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Publié en 2023 dans
POLYGONE n°1 — Amour
2 pages

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Poster numérique

LIAISONS OSCILLO-BATTANTES

Atelier Apara


« Dans l’histoire de l’art, c’est toujours l’espace du dedans que l’on circonscrit aux femmes tandis que le dehors est alloué aux hommes (…) Le rôle féminin détient la position d’objet-de-désir, et le rôle masculin celle du regardeur (…) Les vitrines du Quartier Rouge, sont-elles alors la représentation contemporaine de la femme à sa fenêtre attendant d’être conquise par son prince ?  »

PRÉFACE

Regard spatio-temporel, entre Paris et Amsterdam, sur la fenêtre comme seuil influent des prémices de l’amour : des fantasmes, des désirs et de leurs dérives. Au-delà de l’étude d’une diversité d’œuvres artistiques au prisme de la question du genre, les auteur.e.s évoquent  la virtualisation, la diminution des surfaces et  la perte de sens de nos ouvertures.

BIOGRAPHIE

Charlotte Guillochon et Victor Mesguich lancent AParA en 2020. L’atelier travaille aussi bien sur des projets d’architecture d’intérieur que des programmes d’établissements recevant du public. Leurs travaux permettent de nourrir des passions communes : de la réflexion sur l’usage des espaces, des questions structurelles, jusqu’au travail de détail.

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Publié en 2023 dans 
POLYGONE n°1 — Amour
10 pages

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Article numérique

OBSESSIVE COMPULSIVE DESIGN

Ex Figura


« All these different constraints were assaults on the dream, stripping away most of its conceptual qualities (...) Only through the model was it possible to observe many new light and shadow effects that were beyond the imagination (...) It was the dream being informed by its representation, allowing it to grow and evolve. »

PRÉFACE

A sensual and compulsive odyssey constructing a parallel between amorous fantasy and the process of conception of an architectural project. The authors theorise four shared stages via the presentation of one of their references — a meditation space in Portugal — then reveal the object of their obsession and its architectural transcription.

BIOGRAPHIE

Ex Figura is a studio focused on an experimental methodology and a parallel research on new ways of making architecture, thinking flexible spaces, building and exploring new shapes. They partnered with WDC Valencia 2022 to create a vision of the future of the city. Their passion towards every form of art is merely the starting point of an obsessive and methodical process.

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POLYGONE n°1 — Amour
8 pages

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Article numérique

OMNISCIUS, 
OMNIPOTENS,
OMNIPRAESENS

Maximilien Pellegrini


« Intervenant sur les profondeurs, les décalages et les transparences, la typographie devient topographie et dessine les contours d’un objet profane rendant grâce à diverses typologies d’amours sacrés (...) Ce contre-espace fictionnel mais non moins palpable (…) devient un lieu d’élaboration d’une autre manière de décrire, de dire et de faire les amours. »

PRÉFACE

Recherche plastique fondée sur la translation typographique des écrits et des icônes sacrées en un objet hybride, tridimensionnel et mouvant, figurant une nouvelle spatialisation atopique de l’adoration. Les photographies de l’œuvre sont introduites par son processus d’élaboration et son inscription historique entre culte de l’image et iconoclasme.

BIOGRAPHIE

Maximilien Pellegrini, designer graphique indépendant, déploie un langage visuel exigeant, se basant sur des fondamentaux du style graphique suisse. Il développe le design d’affiches, le web design, le design éditorial ou encore l’identité visuelle. Après trois années d’enseignement à l’Académie de Meuron — école d’arts visuels à Neuchâtel — il en prend la direction en 2022.

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POLYGONE n°1 — Amour
12 pages

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Article numérique

BOYS

Services Généraux


« Les hommes sont éduqués pour conquérir (le monde, l’espace, des marchés économiques ou des femmes) et les femmes pour se penser comme des proies.(…) la conquête d’une femme qu’il « baise rapidement », confirme sa désirabilité et donc, sa masculinité. Car selon la légende, être un homme (un vrai), c’est choper, baiser, donner au cul une importance fondamentale. »

PRÉFACE

Corpus photographique sur l’hypervirilité et ses stéréotypes, ouvrant la conversation à divers interlocuteur·rice·s. En réaction, un texte d’Haude Rivoal — Même les méchants rêvent d’amour — théorise la masculinité et son apprentissage, en la confrontant à la féminité, à partir du SMS d’un homme racontant une récente rencontre.

BIOGRAPHIE

Services Généraux est un studio de création multidisciplinaire dédié à la conception et à la production de récits visuels. Le studio crée des contenus et des expériences, qu’il s’agisse d’images, d’objets ou d’espaces, au service de marques, d’agences, d’institutions et d’artistes. Ces médiums résonnent dans les industries de la mode, des arts, de la musique, et du design.

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POLYGONE n°1 — Amour
14 pages

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Article numérique

APPARAT, QUAND TU NOUS TIENS

Arlab


« Avec l’avènement de l’ère numérique, les architectes, comme les autres créateurs, doivent suivre le dicton « ce qui ne tient pas sur l’écran ne sera pas vu » (…) Ainsi, à New York, le navire de l’artiste Thomas Heatherwick — un escalier menant vers nulle part — a été conçu pour que ses proportions s’intègrent idéalement dans le cadre carré d’Instagram, afin qu’il soit « partageable ». »

PRÉFACE

Recherche illustrée abordant l’influence numérique de la culture du paraître sur le statut actuel de l’architecte, son processus de conception et ses modes de représentation du projet. Dissimulant de multiples recettes de séduction et une analyse critique de leur propre pratique, les auteur·es livrent un manifeste pour une réévaluation du sens et du texte.

BIOGRAPHIE

Arlab — collectif d’architectes, de designers et d’artistes — a été cofondé en 2020 par Marianne Ghorayeb et Romain d’Incau. Ce laboratoire expérimental entend créer des synergies positives entre les différents corps de métier, en développant des projets spéculatifs et théoriques, tout en opérant dans le réel, via une pratique scénographique.

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POLYGONE n°1 — Amour
10 pages

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Article numérique

RENCONTRES DE FAÇADES

Loïc Rakotomalala


« Nous commencions à traverser ce lieu illuminé de néons qui diffusaient un blanc aseptisé (...) Le jour, on ressent son étroitesse qui rend la friction entre les passants obligatoire et le soir, on s’y sent seul et caché. Il paraît angoissant en raison de son sol en carrelage blanc, sale comme de la neige, sans cesse nettoyé inutilement entre le passage de milliers de voyageurs. »

PRÉFACE

Lettre ouverte en cinq actes qui dépeignent les pérégrinations d’un personnage fictif multipliant les conquêtes et décrivant l’architecture avec ses maux comme le théâtre et le sujet de ses rencontres. La contribution, illustrée par des photographies de lieux de rendez-vous inédits, se prolonge sous la forme d’un site internet collectant visuels, échanges et captations audio.

BIOGRAPHIE

Loïc Rakotomalala est directeur artistique. Après ses études au Campus Fonderie de l’image, il fait ses premiers pas en agence de publicité. Pendant l’écriture de son mémoire — L’impact du design graphique à grande échelle — il développe une affection pour les fictions narratives et spéculatives.

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POLYGONE n°1 — Amour
14 pages

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Article numérique

CORONAVILLE 2 : SÉDUIRE OU MOURIR

Nicolas Houssais


« Entre les logements, la transparence des parois autorisent à observer les voisin·es et à les séduire (...) Tous les espaces participant à la détérioration du corps ou à son repos physique sont supprimés. Seules la salle de bain et le dressing sont contenus dans un bloc circulaire orné de miroirs convexes qui incitent à accentuer les séances de musculation sur les machines personnelles. »

PRÉFACE

Dystopie érigeant la rencontre et la séduction dans le réel comme uniques raisons de vivre et moyens de survivre. Dans la continuité du premier épisode publié dans le numéro inaugural, ce récit de fiction en réinvente les préceptes et détourne les modalités des applications de rencontre pour les transformer en normes urbanistiques, architecturales et juridiques. 

BIOGRAPHIE

Nicolas Houssais est architecte et rédacteur en chef. Animé par la capacité critique et pédagogique de l’architecture, le détournement des normes, les mouvements, la mutation du métier et de son enseignement en lien avec les problématiques sociétales, il co-fonde la revue POLYGONE en 2019, puis les ÉDITIONS POLYGONE en 2023, avec Quentin Dejonghe.

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POLYGONE n°1 — Amour
8 pages

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Article numérique

L'AMOUR À L'ÉPREUVE DU NÉOLIBÉRALISME

Annabelle Sebban


« (…) sur la plupart des sites de rencontres, le corps incarné est remplacée par sa mise en scène qui introduit un écart entre le moi virtuel et le moi réel (...) il est considéré comme un élément fonctionnel indépendant de l’esprit et comme une marchandise qui peut être exposée à la vue de tous, tandis qu'il figure comme le réceptacle de ce que nous avons de plus intime. »

PRÉFACE

Essai philosophique théorisant l’influence de l’idéologie marchande sur la rencontre amoureuse, à travers une immersion au cœur de l’architecture des applications de dating. Après ce réquisitoire contre la virtualisation de l’espace du date, l’auteure prône la restauration de la rencontre dans le réel : une ode à l’imprévisibilité, à l’authenticité et à la poésie.

BIOGRAPHIE

Annabelle Sebban est philosophe et professeure de lettres à Paris. Spécialiste de la pensée existentielle de Léon Chestov et de Benjamin Fondane, elle a publié plusieurs articles qui contribuent à diffuser les réflexions de ces deux auteurs méconnus en France. Le thème de l’amour nourrit ses poèmes inspirés de la sensualité et de la spiritualité des poètes persans.

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POLYGONE n°1 — Amour
8 pages

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Article numérique

QUAND L'AMOUR FAITE DATE : 
ENJEUX URBAINS DES RENCONTRES VIRTUELLES

Antoine Ordureau


« L’espace numérique des applications de rencontres est fondé sur des éléments de localisation et ponctué de lieux réels, mais (…) chaque ville, chaque édifice est supprimé de son contexte, de l’histoire, et de la culture qui les virent naître (…) Chaque utilisateur.ice participe à ce que l’urbain et l’architectural soient définitivement sacrifiés sur l’autel du junkspace. »

PRÉFACE

Essai théorique traitant de la rencontre virtuelle via les applications, de la séduction numérique jusqu’à la matérialisation charnelle dans le réel. Opérant des analogies avec des réflexions d’architectes et de philosophes, l’auteur dissèque les multiples influences et présences réciproques de la ville et de l’architecture dans le date et ses outils.

BIOGRAPHIE

Antoine Ordureau est philosophe. Il a publié divers articles sur son blog, Ernest Roth Diary, au sein desquels il a interrogé le féminisme, la religion, le rapport à autrui, mais aussi l’amour et le sentiment amoureux. En 2021, il a soutenu un mémoire de philosophie de l’art intitulé L’architecture japonaise, entre rationalité et sentiment esthétique des choses.

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POLYGONE n°1 — Amour
16 pages

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Article numérique

DES VILLES DÉSIRABLES

Thomas Prudor


« Que cela se fasse par des moyens légaux ou sur le mode de la désobéissance civile, changer la ville passe par l’occupation de l’espace public et sa co-construction. (...) La participation est aussi le moyen de retrouver un rôle actif dans sa formation, loin de celui, passif, d’un public spectateur au sein d’un tissu urbain façonné par les mécanismes de marché. »

PRÉFACE

Plaidoyer révélant des expérimentations inclusives, fondées sur la co-conception des espaces publics et la cohabitation des populations, en réaction à la compétition inhumaine que se livrent les métropoles du monde. Prenant l’exemple de Paris, l’auteur en dissèque les stratagèmes de séduction afin d’attirer les publics ciblés tout en se débarrassant des indésirables.

BIOGRAPHIE

Thomas Prudor, architecte, s’intéresse à l’édition et à la recherche. Influencé par David Harvey, John Dewey ou encore David Graeber, il explore, entre autres, de capter la manière dont l’architecture peut accompagner des pratiques plus démocratiques de fabrique urbaine, à rebours des logiques utilitaristes de la ville technocratique et néolibérale.

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POLYGONE n°1 — Amour
10 pages

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Article numérique

THE BLISS OF CONFORMITY

Yigguang Guo


« Now taking up nearly one third of the park, the market redefines public space by bringing to life previously underused areas. Many locals see this great open-air ‘information exchange’, where humans are the commodity and social homogamy is religiously promoted, as a ‘talent pool’ or an intangible anthropological and sociological museum where China’s diversity is put on display. »
EN — « Avec la plupart de mes proches, les appels ont cessé et se sont substitués à des messages plus occasionnels pour prendre des nouvelles, car même si ces échanges permettaient de maintenir un lien, l’absence du corps de l’autre renforçait la sensation de privation des connexions les plus élémentaires : pouvoir se toucher, partager le même air, les mêmes lumières, (...) ou occuper l’espace. »

PRÉFACE

A series of photographs focalised on the commodification of single people in the People’s Park in Shanghai. Revealing how this matrimonial cattle market is structured by the parents, the visuals are illustrated by a text analysing the spatialisation, the modalities and the future of this disappearing tradition.

BIOGRAPHIE

Yingguang Guo, photographer, studied first in China, then at the UAL in London. She has collaborated with various media and press agencies such as China Daily and Reuters. She has moved from a purely documentary process towards a more interdisciplinary style: drawing, performance, video, and photography with engraving.

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POLYGONE n°1 — Amour
10 pages

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Article numérique

LOVING FROM LAS VEGAS

rerum


« Ici, le double de la tour Eiffel côtoie une réplique du Canal Grande et on peut se rendre en gondole à la reproduction de la Fontaine de Trévi. À l’image d’une collection, la ville émane de l’union de styles, d’époques, d’archétypes et de formes empruntées. Le signe domine l’espace, la forme est sculpturale. Les chapelles des années 2000 n’ont ni dieu, ni architectes. »

PRÉFACE

Trajet spatio-temporel  le long du strip de Las Vegas à la découverte des wedding chapels — temples du mariage en accéléré — et de leur influence réciproque sur l’hyperville de l’amour et du vice. S’appuyant sur un récit critique, atmosphérique et illustré, les auteures révèlent l’architecture de ces lieux d’unions, leurs cérémonials et leurs réinventions actuelles.

BIOGRAPHIE

rerum est une agence d’architecture fondée en 2020, œuvrant à la diffusion d’une « culture climatique », par la conception d’une architecture contemporaine contextuelle, dans ses dimensions sensible, contingente et théorique. Les projets explorent leur environnement culturel, social et naturel dans la production d’édifices « acclimatés ».

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POLYGONE n°1 — Amour
12 pages

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Article numérique

CES HABITATS QUI UNISSENT 
ET COLLECTENT NOS VIES

Noémie de Bellaigue


« La photographie fixe un événement dont notre esprit se saisit pour le faire vivre plus longtemps. (...) La liberté d’interprétation de ces scènes de vie revient alors au·à la spectateur·rice. (...) cellui-ci peut être amené·e à s’interroger sur la façon dont ces personnes se rassemblent et fusionnent dans un lieu commun : par amour, par nécessité, ou par obligation d’amour. »

PRÉFACE

Album photo de familles construit sur divers continents afin de témoigner des liens qui unissent les habitant·e·s à leur habitat, mais également celles et ceux qui cohabitent. L’auteure illustre sa collection par un court texte théorique qui n’est pas voué à analyser ces multiples connexions mais à discourir sur la double appropriation de la photographie et de son observation par autrui.

BIOGRAPHIE

Noémie de Bellaigue est journaliste et photojournaliste. Reportrice à Beyrouth pour des titres locaux et français pendant trois années, elle est désormais installée à Barcelone depuis 2020. Elle a notamment réalisé plusieurs séries photographiques sur l'émancipation des jeunes filles béninoises dans les villages peuls grâce, entre autres, à leur alphabétisation.

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POLYGONE n°1 — Amour
16 pages

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Article numérique

LOVEPLAN

Cyril Gauthier


« La moitié des logements parisiens sont occupés par des personnes seules (…) Il suffirait donc que chacun de ces célibataires ou solos rencontre un partenaire et décide de vivre en couple ou simplement sous le même toit pour libérer un espace tel que l’on assisterait à (...) la création d’un parc dans la partie ouest dont on fait table rase tout en conservant quelques monuments importants (…)  »

PRÉFACE

Cartographie fantasmée, radicale et multiscalaire de la capitale française : du Grand Paris à son troisième arrondissement. Érigeant la cohabitation forcée des personnes vivant seules comme hypothèse à la problématique de l’étalement des logements, et à celle du manque d’espace verts urbains, l’auteur interroge les expérimentations urbanistiques des années 1970. 

BIOGRAPHIE

Cyril Gauthier est co-fondateur de l’agence d’architecture Freaks. Il a développé une pratique artistique lui permettant, entre autres, d’exposer son Loveplan à Paris (Galerie Intuiti), Belgrade, Istanbul et Berlin (The First International Roaming Biennial of Tehran). Il a également enseigné à l’ENSA-Marseille ainsi qu’à l’ENSA Lyon.

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POLYGONE n°1 — Amour
6 pages

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Article numérique

SEX, CRUISING AND BODYBUILDING

Camille Valette & Alexis le Gallo


« Aujourd’hui la ville est ponctuée de poches pornotopiques qui mettent en scène le sexe dans un environnement contrôlé, localisé, et soumis aux règles du capitalisme. (...) on architecture les plaisirs en lieux clos pour gommer les désirs sensibles de l’espace de la rue. La libération érotique (…) se charge alors d’une puissance de contestation des codes établis : le sexe est toujours politique. »

PRÉFACE

(Re)présentation textuelle et visuelle de cinq érotopies — des fictions architecturales, érotiques et queer — de diverses échelles vouées à s’insérer dans les interstices de la ville normée et privée de sens. Ces récits et ces images suggestives sont accompagnées d’un manifeste pour la reconquête sexuelle de l’espace public, par la perte et la révolte.

BIOGRAPHIE

Camille Valette et Alexis Le Gallo sont architectes. Leur projet de fin d’études Sex, Cruising & Bodybuilding, réalisé en 2020, est né d’une envie commune de mettre en avant le thème de l’érotisme dans le domaine architectural. En 2018, iels ont par ailleurs créé le collectif Do:mi:no qui relie deux passions partagées : le design graphique et les musiques électroniques.

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POLYGONE n°1 — Amour
16 pages

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Article numérique

NUIT DE TOKYO

Jirô Ishikawa


« À 20h27, le couple se promène dans un parc où des amants occasionnels se livrent à des ébats comme autant de préludes convenus aux leurs (...) À 22h33, après une course en taxi, voici le love hotel (...) La vie ordinaire n’est autre qu’un continuum sexuel mortifère, un monde où l’amour, physique et sans issue, se fait presque malgré soi, se subit et se perpétue, jamais ne se dit.  »

PRÉFACE

Bande dessinée dystopique exhibant une capitale japonaise hypersexualisée, dans laquelle les citadin·es et les édifices sont coiffé·es d’un gland, et le quotidien rythmé par le travail puis le coït. Ces fragments sont introduits par un texte déchiffrant l'œuvre et dévoilant la vie intime et solitaire de Jirô, rédigé par Laurent Bruel, fondateur des Éditions Matières.

BIOGRAPHIE

Jirô Ishikawa est illustrateur et mangaka. À 14 ans, la découverte de la revue de bande dessinée Garo l’électrise. Son premier livre paraît en 1989, le suivant en 2009. Entre les deux, la pression de son travail et l’abus de médicaments le mènent à la dépression et à la relégation sociale. En 2017, les Éditions Matière publient C’est comme ça avant qu’il ne retourne au Japon sans laisser de trace.

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12 pages

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Article numérique

AU 30ÈME CIEL

Manon Deck-Sablon


« Au sein de cette hétérotopie urbaine, les notions de rapports de domination et de propriété — spatiales comme affectives — tentent d’être bannies (…) La scénographie de ce volume muable s’opère par les va-et-vient permanent des matelas et des draps présents dans tous les espaces (…) Le soir, la sexualité tumultueuse et violente (avec consentement) sont autorisées. »

PRÉFACE

Immersion au sein du 30 ème ciel — communauté sexpositive résidant à Paris — dévoilant ses règles, ses espaces, ses usages et ses limites. Via la description architecturale de ce lieu de vie et d’accueil manifeste mêlant amour, corps et sexualité, l’auteure offre un autre regard sur l’habiter, illustrée par l’un des événements qui s’y déroule : la Liquid Love.

BIOGRAPHIE

Manon Deck-Sablon, architecte et paysagiste, est passionnée de photographie. Au travers de ses visuels aussi bien absurdes que poétiques, les corps nus s’entremêlant à l’architecture brutaliste sont anonymes, sans visage, désexualisés et dégenrés. Elle s’interroge notamment sur les relations — de pouvoir, de genre ou amoureuses — entre les individu·e·s d’une société.

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POLYGONE n°1 — Amour
12 pages

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Article numérique

CARYATIDE : REPENSER L'ÉROTISME PAR L'ORNEMENT

Paolo Nazario


« La caryatide ne peut résister après la Seconde Guerre mondiale, pendant laquelle les corps ont été brutalisés. La façade opaque cède sa place au verre : cette frontière invisible exhibe les corps et l’intimité des usager·ère·s tel un théâtre du quotidien (...) Dans le même temps, la disparition de l’ornement acte celui de l’altérité féminine et de l’objectification des corps féminins. »

PRÉFACE

Histoire critique de la caryatide et de l’atlante — respectivement statues de corps de femmes et d’hommes — comme symboles de l’érotisme et de la sensualité en architecture. À travers une recherche illustrée de références architecturales iconiques des mouvements architecturaux dominants, l’auteur questionne les codes et le devenir de ces figures de pierre.

BIOGRAPHIE

Paolo Nazario a fait des études littéraires avant de se rendre à Rome où il présenta ses peintures lors de son premier solo show. Il a récemment rejoint la rédaction de la revue italienne Panteon, axée sur l’architecture romaine du Novecento, et il poursuit actuellement un mémoire de recherche portant sur la réception de l’Énéide au Moyen-Âge.

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POLYGONE n°1 — Amour
14 pages

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Article numérique

4000 YENS, 60 MINUTES

Émilie Noyer & Adrien Shimizu


« Nous voulions triturer les commutateurs de volume sonore, de température, ainsi que celui du diffuseur d’odeurs avant que l’on ne se triture nous-même. Lumière variable en intensité et en couleurs, morceaux de musique sélectionnés au goût de notre hôte, nous nous trouvions dans la cabine hermétique d’un vaisseau de croisière. »

PRÉFACE

Voyage érotique au cœur du Japon à la découverte des love hotels via un récit hybride : historique, puis immersif et sensoriel. Ce dernier dessine un hôtel de l’amour générique comme une ode à la fusion des corps dénudés et des paroles collectées. L’ensemble est illustré par des photographies issues de pérégrinations au sein d’établissements tokyoïtes.

BIOGRAPHIE

Émilie Noyer et Adrien Shimizu sont respectivement graphiste et pianiste au Japon. En 2021, iels se rendent à Fukushima dix ans après la catastrophe, où iels interviewent et récoltent de nombreux fragments dans le cadre des recherches d’Émilie, focalisées sur la désinformation de la presse japonaise depuis le triple accident nucléaire.

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20 pages

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LES CARROUSELS DES AMOURS INTERDITS

Armelle Breuil


« Leur circularité facilite les déplacements autour des hommes affairés à l’urinoir et permet deux actions simultanées : pendant que l’un se soulage, l’autre peut l’observer avant de le choisir comme partenaire sexuel (…) Leur modification visant à laisser dépasser les pieds et vérifier qu’ils ne se chevauchent pas ne suffit pas et en 1961 un arrêté municipal interdit leur utilisation. »

PRÉFACE

Exploration illustrée des expérimentations architecturales européennes nées de la répression de l’homosexualité et de la pratique du cruising au siècle dernier. Entre réappropriation d’espaces publics urbains et conception d’édifices privés, l’auteure évoque aussi les combats actuels pour un enseignement et une pratique de l’architecture moins hétéronormée.

BIOGRAPHIE

Armelle Breuil est architecte. En 2020, elle crée à Oslo l’agence d’architecture ACT ainsi que le collectif de recherche Safe Space qui entend explorer la diversité, la représentation et l’équité dans l’architecture en Norvège. Activiste environnementaliste, elle milite pour une responsabilisation des architectes vis à vis des crises contemporaines.

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16 pages

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Article numérique

VOYAGE À LA DÉCOUVERTE DU CORPS POLITIQUE

Giuditta Trani


« La découverte sexuelle de l'espace parlementaire révèle (…) que les hommes veulent encore une fois y planter un drapeau, pour signifier la conquête de leur territoire (…) et déclarer, de manière peu subtile, leur suprématie (…) Le Parlement s'affirme alors non seulement comme hétérotopie, au même titre que les maisons closes, mais surtout comme une pornotopie intemporelle. »

PRÉFACE

Recherche sur l’érotisme des lieux de pouvoirs que sont les parlements, suivie d’une pénétration fictive de l’exemple italien : le Montecitorio. Basé sur les confidences radiodiffusées du député Sgarbi, piratées par les théories d’Ugo La Pietra, l’auteure développe un récit fantasmagorique illustré par une carte des zones érogènes du corps politique.

BIOGRAPHIE

Giuditta Trani est une architecte et musicienne basée en Italie. En 2017, elle cofonde le collectif Eterotopia qui mène des projets à l’échelle territoriale et qui enquête sur le patrimoine immatériel de lieux déconnectés du territoire italien. Son diplôme, obtenu en 2019, réside en une exploration de l’architecture des parlements en tant qu’objets politiques.

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12 pages

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Article numérique

SEXE, LITTÉRATURE ET JARDINS

Théophile Chatelais


« L’architecture n’est plus tant un objet esthétique qu’un cadre politique (...) À Vals, le bâtiment s’efface comme il disparaîtrait sous la neige, recouvert par les digressions d’un esprit vacillant. Les corps dénudés d’éphèbes ou de vieillards deviennent pour Dustan l’objet d’une réflexion sur une société où la jeunesse n’est plus un carcan. (...) Je crois qu’il est triste de n’avoir pu y faire l’amour librement. »

PRÉFACE

Fragments de récits érotiques rédigés par des plumes internationales, introduits et conclus par des œuvres références et des mises en abyme spatiales de l’auteur. Par cette collection de jardins singuliers, ce dernier ébauche et réveille le désir inachevé de lieux publics de plaisir charnel pour tou·te·s, chers à l’écrivain Guillaume Dustan.

BIOGRAPHIE

Théophile Chatelais, architecte, est diplômé de l’école Paris Val-de-Seine en 2015 et de l’école de paysage de Versailles en 2016. Il travaille depuis cinq années au sein de l’agence NP2F tout en poursuivant, en parallèle, une licence de philosophie à l’université de Nanterre et une formation d’horticulture au jardin du Luxembourg.

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POLYGONE n°1 — Amour
16 pages

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ESPACE FAMILIER, 
LE FOYER COMME RÉCEPTACLE DE L'INTIME

Bettina Pittaluga


« Trop souvent, la nudité est automatiquement liée à la sexualité (...) Je les dissocie, car il peut y avoir de la sensualité entre une mère et son enfant par exemple. (...) Dans mon travail, la nudité n’est pas une fin en soi, néanmoins l’action de se mettre à nu devant un·e inconnu·e, je le prends comme un don : celui de son intimité et potentiellement de ses fragilités. »

PRÉFACE

Album de photographies argentiques dans l’intimité physique et corporelle de membres des deux familles de l’artiste — choisie et non choisie — lors d’événements de vie : de la naissance au deuil. Ces souvenirs sont colorés d’un entretien focalisé sur l’espace familier et les liens qui s’y créent à travers la notion de confiance et la nudité requestionnée.

BIOGRAPHIE

Bettina Pittaluga, photographe franco-uruguayenne formée à la sociologie, capture des instants de vie intimes et sensibles à l’argentique mettant en lumière des personnes encore trop souvent invisibilisé·e·s dans l’espace médiatique. Artiste engagée, ses clichés nous transportent dans leur intériorité et ils engagent nos regards vers l’altérité.

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Publié en 2023 dans 
POLYGONE n°1 — Amour
14 pages

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Article numérique

UN JOUR APRÈS L'AUTRE

Laure Manissadjian


« Pour continuer à se déplacer, il a besoin d’un déambulateur à roulettes, et les traces de ses allers et venues sont imprimées sur le lino (…) Il m’a fallu six mois pour accepter d’être devenue le parent de mon parent (…) Ce sacrifice non rémunéré fait écho à la charge mentale qu’une mère (ou moins souvent un père) assimile lorsque lui revient la lourde responsabilité des enfants et du foyer. »

PRÉFACE

Récit scénographique traitant de l’accueil volontaire d’un aïeul en fin de vie au sein du foyer familial, animé par les femmes qui l’ont accompagné. Nourris d’entretiens de proches et de personnel du care, la narration est illustrée de plans traitant de l’évolution spatiale de la maison : avant, pendant et après le départ du grand-père de l’auteure.

BIOGRAPHIE

Laure Manissadjian est étudiante en architecture. Après un séjour aux États-Unis dans l’école de femmes Smith College, elle réalise que son engagement féministe intersectionnel peut se retrouver au coeur de sa pratique architecturale. Son mémoire, lui permet d’explorer la façon dont des femmes se construisent en tant qu’architectes.

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Publié en 2023 dans 
POLYGONE n°1 — Amour
10 pages

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Article numérique

LÀ OÙ VIVENT LES SIRÈNES

Renaud Barret


« Lorsque ces femmes issues de tribus ont rejoint la ville dans les années 1970, elles ont créé des lieux de prostitution puis des espaces de sociabilité faisant d’elles des patronnes et inversant le rapport de dépendance aux hommes (...) Puis, la société s’est effondrée (...) Aujourd’hui, elles portent en elles des apocalypses discrètes, des odyssées sidérantes et des combats titanesques. »

PRÉFACE

Entretien dévoilant les relations d’amour multiples qu’entretient l’auteur avec capitale congolaise et ses habitant·es, et plus particulièrement le gang de jeunes mères surnommées « P8 ». Ode aux femmes rebelles et résistantes, le dialogue abordant la sororité et sa spatialisation est illustré par des photographies extraites de son dernier film Là où vivent les sirènes (2023).

BIOGRAPHIE

Renaud Barret est auteur-réalisateur et photographe. En 2003, il découvre Kinshasa dont l’énergie créative de ses performeurs de rue, le sidère. Il y vit près de six ans, puis y dédie la suite de son parcours, à travers la réalisation de l’ensemble de ses films et la co-création de La Belle Kinoise qui s’attache à révéler les artistes de « Kin » en les produisant.

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Publié en 2023 dans 
POLYGONE n°1 — Amour
14 pages

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Article numérique

TOUT RESTE À FAIRE, 
MAIS TOUT SERA FAIT

PEROU


« (…) j’ai assisté à des cours et à des rendus de projet dont l’objectif était de créer un hôpital sur un terrain fictif alors que juste de l’autre côté de la rue, il y avait sans doute besoin urgent de prendre et faire soin. L’école d’architecture n’a pas conscience qu’elle est une chance pour la ville et la ville qu’elle est une chance pour l’école. »

PRÉFACE

Voyage généalogique au cœur du PEROU : Pôle d'Exploration des Ressources Urbaines. À travers un entretien illustré, son cofondateur Sébastien Thiéry remonte aux origines de l’attention inclusive, équitable et tendre qui infuse sa lutte et ses actions contre le sans-abrisme, impacte sa vie et ses relations, informe sa vision de l’architecture et de son enseignement.  

BIOGRAPHIE

Créée en septembre 2012, par le politiste Sébastien Thiéry et le jardinier Gilles Clément, le PEROU — Pôle d’Exploration des Ressources Urbaines — est une association loi 1901. Laboratoire de recherche-action sur la ville hostile, elle articule actions sociales et architecturales en réponse au péril alentour, et renouvelle ainsi savoirs et savoir-faire sur la question.

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Publié en 2023 dans 
POLYGONE n°1 — Amour
10 pages

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Article numérique

CONTRE L'AMOUR

Octave Chicoteau


« Je ne peux dire que je « fais l’amour » avec mes ami·e·s, mes parents, mon frère, mes sœurs, mes enseignant·e·s, mon chien… mais je n’en pense pas moins (…) Pour fabriquer de l’amour ne semblent suffire que des actes sexuels, de préférence au sein d’un couple homme-femme et selon une chorégraphie de mouvements figés, tandis qu’en-dehors de tout conformisme, on ne fait que « baiser ». »

PRÉFACE

Pamphlet bicéphale dé(cons)truisant d’abord l’amour exclusif, normé et dominant, via son double discours et sa matérialisation — faire l’amour. Puis, à travers un appel à la révolte entrecoupé de poésies personnelles, l’auteur exige et définit une distinction supplémentaire de l’amour : ouverte au partage, à l’altérité et aux sphères non sexuées.

BIOGRAPHIE

Octave Chicoteau est auteur et chercheur en sciences sociales. Ses études à l’EHESS, orientées vers la  littérature comparée et centrées sur des questions d’écopoétique, son travail d’écriture ainsi que son engagement écologique l’ont conduit à formuler une réflexion sur la nature du vivant et l’une de ses réalités fondamentales : le besoin de contact.

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Publié en 2023 dans 
POLYGONE n°1 — Amour
8 pages

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Article numérique

DE L'AMOUR DU LOINTAIN

Nagy Makhlouf & Ruben Kharat


« Aux USA, elle est de plus en plus construite, grande et coûteuse, tandis qu’elle a de moins en moins d’habitant·x·e·s (…) L’édifice le plus grand que la loi permet pourrait être habité par plus d'une famille ou par un grand nombre de personnes non apparentées. Pourtant, le zonage ne permet que des « habitations unifamiliales isolées », et définit la « famille » de manière très restrictive. »

PRÉFACE

Investigation focalisée sur la maison individuelle — américaine et standardisée — comme réceptacle de l'amour familial soumis à d’aliénantes normes architecturales, législatives, sociales et financières. Les auteurs renseignent par des schémas et en questionnent la capacité à représenter le support de l’amour du lointain : celui qui épargne.

BIOGRAPHIE

Nagy Makhlouf est architecte et doctorant à l’EPFL. Ses recherches portent sur le dessin de l'économie politique de la production de l'espace, notamment du logement pavillonnaire. Ruben Kharat est architecte. Il aime cartographier les couches de forces intangibles qui façonnent l'architecture, et faire émerger de cette pratique des possibilités de transformation du réel.

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POLYGONE n°1 — Amour
16 pages

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Article numérique

LA FLEUR DE L'AIR

Mylène Charrion


« Quelque chose a mal tourné. J’ai pas vu. J’ai plein de place, tout un grand espace. Je suis vide (…) Tout est pillé, saccagé, dévasté. Seule la colère demeure. Elle s’est conviée sans retenue. Petit à petit elle détient le territoire. Elle a pris le corps, dévoré l’esprit, pétrifié la mine. Elle s’édifie. Elle élabore et collabore avec la culpabilité, l’impuissance, l’invalidité. »

PRÉFACE

Témoignage d’une relation irréalisée et marginalisée, qui constitue un renversement antinomique de la traversée générique de l’amour : un déni de grossesse. À travers un texte émancipateur et subversif, l’auteure déclenche une (re)construction rédactionnelle en développant divers modes d’écriture relatifs aux états physiques et mentaux traversés.

BIOGRAPHIE

Mylène Charrion est architecte. Elle collabore actuellement au sein de l’agence Martin Duplantier Architectes. Cette envie, cette vocation ont garanti et évité, en partie, un basculement évident pour un amour aujourd’hui perdu dans les abysses de la mort. La fleur de l’air, la part manquante sont les appellations de cet amour physique inconstruit.

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POLYGONE n°1 — Amour
10 pages

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Article numérique

LES OUBLIÉ⋅E⋅S

Morgane Rupil


« Presque toutes les rues de cette ville ont une histoire à propos de mes amants (…) Ces lieux de ruptures se trouvent partout  (…) alors pourquoi ne pas les faire apparaître, les intégrer dans l’espace public et les transformer en espaces de recueillement ? (…) Faut-il rêver de villes spectrales où se dressent tous ces endroits marqués par la perte amoureuse ? »

PRÉFACE

Cimetière plastique et textuel symbolisant la rupture amoureuse, par l’union de tombes évanescentes dispersées dans la ville du Havre et de fragments d’histoire d’amour déchues. L’auteure théorise le deuil amoureux, puis présente des relations dont le lieu de péremption constitue l’ancrage de stèles nominatives et dont la durée en influe la dimension.

BIOGRAPHIE

Morgane Rupil est graphiste et artiste. Son mémoire, Le cœur brouillon, entend explorer la notion de « hantement », en prenant comme point de départ les ruptures amoureuses. À travers l’archivage de témoignages, ses recherches ont pour but d’écouter, de rassembler des fragments de vies et de redonner du sens aux traces les plus ordinaires.

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POLYGONE n°1 — Amour
10 pages

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Article numérique

CHER FRANÇOIS-HENRI PINAULT

École Zéro


« (…) la haine attisée engendre presque toujours simultanément un amour potentiel. Dans une forme d’équilibre primaire, quasi- mystique, vous avez participé à la construction d’une lutte qui dure et d’une expérimentation dont nous sommes fier·es. (…) Faire école est une façon de fédérer nos têtes et nos cœurs, une forme d’amour trop oubliée entre les murs de nos établissements. »

PRÉFACE

Lettre post-rupture adressée au PDG du Groupe Kering, fossoyeur de l’indispensable annexe de l’école d’architecture de Paris-Malaquais. Au-delà d’évoquer les raisons du divorce, ce courrier se mue ironiquement en une déclaration d’amour, érigeant la rupture en point de départ d’une nouvelle union dont surgira la naissance de l’École Zéro.

BIOGRAPHIE

École Zéro est un collectif d’expérimentations né en 2019 en réponse à la destruction du bâtiment Lenoir. Iels inventent des manières de vivre en commun, d’apprendre les un·es des autres, de compléter les enseignements des écoles d’architecture, d’approcher et de mieux comprendre les milieux ruraux, de créer un commun plus vivant que jamais.

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POLYGONE n°1 — Amour
8 pages

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Article numérique

LES ÉCRIVAIN⋅ES AIMENT LA VILLE (MAIS DÉTESTENT LES ARCHITECTES)

Clémentin Rachet


« Voilà à quoi semblent devoir se satisfaire les architectes houellebecquiens : jamais des personnages principaux, mais des pères, par deux fois, mourant ou déjà morts, symbolisant également, si l’on veut, une forme de paternalisme d’état, et la toute-puissance dont il a pu faire preuve en termes d’aménagement, à l’image des grands travaux mitterrandiens. »

PRÉFACE

Chronique d’une rupture entre écrivain·es et architectes : de l’admiration réciproque à la haine unilatérale envers celleux qui construisent le réel. À travers des fragments d’œuvres littéraires célébrant les marges de la ville et de projets architecturaux intégrant les écrivain·es, l’auteur déconstruit cette division et son potentiel dépassement.

BIOGRAPHIE

Clémentin Rachet — architecte, enseignant et doctorant — publie en 2015 l’essai Topologies, au milieu du monde de Michel Houellebecq, et collabore avec l’agence Ferrier Marchetti Studio depuis 2017. Il a cofondé le collectif614 qui propose divers formats éditoriaux pour projeter des alternatives aux récits dominants dans les champs de l’architecture et de l’urbanisme.

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POLYGONE n°1 — Amour
16 pages

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LE PRIX D'UN PITBULL

Matthieu Peck


« Il faut arriver porte de la Villette pour être pris par cette ardeur pénétrante, absolument virulente, d’Hommes en comparution immédiate avec le réel (…) C’est une bretelle qui, plus haut, englobe la capitale dans son capharnaüm solitaire et suffocant – cette muraille qui fait dos aux exclus, aux banlieues, et les nargue en imitant leur laideur. »

PRÉFACE

Nouvelle dévoilant une réelle pérégrination post-méridienne dans l’Est parisien vers un de ses symboles architecturaux de la rupture : le mur séparant la Porte de la Villette et la ville de Pantin. Cette immersion sensorielle, parsemée de faits historiques et d’anecdotes, présente les personnages et les architectures qui animent ce territoire de l’abandon.

BIOGRAPHIE

Matthieu Peck est écrivain. Il publie en 2019 son premier roman, Trismus, aux éditions Bartillat, puis une nouvelle, Rose flou, en réponse à Décadence et destruction, de Pierre Drieu La Rochelle, aux éditions marcel. En avril 2023, sortira son second roman Déjà les mouches, chez Gallimard.

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Publié en 2023 dans 
POLYGONE n°1 — Amour
12 pages

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Article numérique

BAP! — VISIBLE INVISIBLE

VISIBLE INVISIBLE

Guillaume Ramillien & Nicolas Dorval-Bory


« À partir de premières expérimentations bioclimatiques ou liées à l’énergie solaire — comme celles des scientifiques Félix Trombe ou Maria Telkes dans les années 1950 — de nombreuses initiatives d’architectures autonomes en énergie naissent à cette période, confortées d’un côté par les utopies communautaires et de l’autre par le choc pétrolier de 1973. La fascination pour les climats extrêmes nourrit ainsi déjà la Modernité tardive — l’architecture tropicale de Jean Prouvé (La Maison Tropicale de Niamey, 1949) ou celle alpine de Charlotte Perriand (Refuge Tonneau, 1938).  »

PRÉFACE

Face à l’urgence écologique, comment faire émerger de nouvelles formes architecturales à partir des matériaux et énergies disponibles localement ? Si un terroir peut être défini comme la rencontre d’un sol, d’un climat et de savoir-faire, l’architecture est de façon similaire la mise en forme, au travers d’une culture particulière, de matières et de climats intérieurs, des ressources visibles et invisibles. « La cabane ou le feu ? » : en 1969, le critique Reyner Banham définit l’architecture comme une stratégie double liée à un milieu, et l’illustre par l’histoire d’une tribu qui « arriverait au soir dans un campement bien approvisionné en bois ». Pour satisfaire à sa condition homéotherme face à la nuit, le potentiel de ce bois peut être exploité selon deux méthodes : construire un abri — la solution structurelle —, ou alimenter un feu ou un foyer — la solution énergétique. Un demi-siècle plus tard, et face aux enjeux environnementaux, l’exposition Visible Invisible interroge les formes architecturales contemporaines qui peuvent naître de cette redécouverte de la rationalité matérielle et énergétique.

BIOGRAPHIES

Guillaume Ramillien remporte le concours Europan 9 après avoir été diplômé de l’ENSA Lyon en 2006. Il fonde son atelier en 2008, à Paris. En 2016, il est lauréat des Albums des Jeunes Architectes et Paysagistes puis, en 2020, du Europe 40\40. Il enseigne à l’ÉNSA Versailles depuis 2011. Saisi des notions de finitude et d’intermittence des ressources dans un contexte de bouleversements climatiques et écologiques, son travail s’attache à valoriser les différentes formes d’énergies — humaines et naturelles — des lieux où il intervient, en préservant leurs équilibres. La prééminence de la notion d’environnement — géologique, biologique, atmosphérique et culturel — lui fait considérer l’architecture comme l’art de qualifier, et souvent de réparer, les écotones des milieux anthropisés. En 2022, il est co-commissaire, avec Nicolas Dorval-Bory, de l’exposition Visible Invisible.

Nicolas Dorval-Bory est diplômé de l’ENSA Paris-Val de Seine en 2007, et crée son bureau à Paris en 2008. Après des collaborations au Chili et en Argentine, entre 2009 et 2010, Nicolas Dorval-Bory Architectes intervient aujourd’hui sur une large gamme d’échelles en France et à l’étranger. Plus que toute perspective dogmatique, son travail aborde le réel de manière rationnelle mais expérimentale, considérant chaque projet comme un climat où les matières visibles et invisibles génèrent des interactions fortes. En 2016, Nicolas Dorval-Bory est récompensé par le prix national des Albums des Jeunes Architectes et Paysagistes, décerné par le Ministère de la Culture. Il enseigne depuis 2011, d’abord à l’ENSA Normandie, puis à l’ÉNSA Versailles depuis 2014. Il participe également à différents workshops internationaux et cycles de conférences, développant aussi une activité curatoriale et de recherche, appuyée par un doctorat en cours à CY Cergy Paris Université.

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Publié en 2022 dans 
BAP! 2 — Visible Invisible
24 pages

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TERROIR

Ophélie Dozat


« Le temps n’est plus aux performances technologiques radicales, trop longues à implémenter à grande échelle dans les normes de la construction, mais à la redécouverte d’un monde déjà présent. Le dernier rapport du GIEC souligne que “l’innovation réside aussi hors de son secteur formel et peut inclure des techniques de construction artisanales avec une valeur adaptative”. »

PRÉFACE

Si nous devons repenser la manière dont on consomme l’énergie, qui dépend de la manière dont on construit, l’urgence climatique transforme notre rapport à l’innovation constructive. Le temps n’est plus aux performances technologiques radicales, mais à la redécouverte d’un monde déjà présent. Le dernier rapport du GIEC souligne que l’innovation peut inclure des techniques artisanales avec une valeur adaptative. Trouver de nouvelles applications aux techniques existantes semble être une voie plus efficace vers un mode de vie durable.

BIOGRAPHIE

Ophélie Dozat est architecte, cofondatrice de l’agence MATERRA, et doctorante à CY Cergy Paris Université. Son projet de recherche interroge l’aménagement des territoires soumis aux risques naturels, et ce, à travers des architectures qui reflètent la morphologie du site et le motif du paysage. Elle co-conduit l’atelier de projet « Paysages Prototypes » à l’ÉNSA Versailles.

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Publié en 2022 dans 
BAP! 2 — Visible Invisible
11 pages

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Article numérique

OISE

Simon Boudvin


PRÉFACE

Simon Boudvin procède par relevés et analyses, alliant art et architecture. Ses recherches, toujours ancrées dans le tangible, explorent des récits marginaux. Dans le cadre de l’exposition, il présente FORMATS (Saint-Maximin), une sculpture en pierre calcaire de l’Oise, révélant des coquillages fossilisés. Le livre d’artiste Oise accompagne cette œuvre et offre un voyage iconographique dans les carrières, mêlant photographies et documents d’archives, témoignant des territoires de l’anthropisation de ces territoires minéraux.

BIOGRAPHIE

Simon Boudvin est un artiste français, né au Mans en 1979, qui vit et travaille à Bagnolet. Il a étudié à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris dans l’atelier de Giuseppe Penone et à l’ENSA Paris-Malaquais. Il intervient au sein de résidences et est régulièrement invité à la production d’expositions et d’éditions dans des institutions en France et à l’international. Il enseigne depuis 2007 dans différentes écoles d’architecture et actuellement à l’ÉNSA Versailles. Son travail émerge à la croisée de ces différents champs, attentif aux mutations des territoires qu’il parcourt. Il procède tantôt à leur relevé détaillé, tantôt à leur reconstitution, à l’exercice de leur description, à leur photographie. Ses recherches font la matière de ses livres. Ses œuvres sont exposées dans différents centres d’art en France (Les Capucins, Embrun en 2018 ; le SHED, Centre d’art contemporain de Normandie en 2019 ; la Maréchalerie, centre d’art contemporain de l’ÉNSA Versailles en 2022), mais aussi à l’étranger (le MAC, Montréal en 2017).

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BAP! 2 — Visible Invisible
8 pages

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Article numérique

LE NUAGE

Ensamble


PRÉFACE

L’installation d’Ensamble se déploie dans la Cour des Fontaines à l’instar d’une feuille morte. Avec sa morphologie organique, Le Nuage retrouve son essence originelle et se reconnecte à la Nature, entretenant un lien important entre concept et matérialité. Son apparence monumentale invite les visiteur·euse·s à l’observer de plus près, à l’explorer et à essayer d’en saisir la matérialité. Aussi légère que résistante, sa surface plissée est réalisée dans un matériau composite fait de fibre, de verre et de carton. Cette structure fine et aérienne contraste considérablement avec la matière qui sera coulée et qu’elle accueillera. En effet, elle servira très prochainement de moule pour un prototype de toiture en nano-béton, en cours de développement en atelier, à la Fabrica (Madrid). Cette toiture sera réalisée en 2023 pour accueillir le musée des Jardins de Médongaule, en Corée du Sud.

BIOGRAPHIE

Ensamble Studio est une équipe pluridisciplinaire fondée en 2000 et dirigée par les architectes Débora Mesa Molina et Antón García-Abril, qui travaille entre Madrid — au sein de la Fabrica — et Boston. Oscillant entre imagination et réalité, entre art et science, leur travail entend innover sur les typologies, les technologies et les méthodologies pour aborder des questions aussi diverses que la construction du paysage ou la préfabrication de maisons. Actuellement, au travers de leur startup WoHo, ils se consacrent à l’amélioration de la qualité architecturale tout en rendant l’architecture plus abordable grâce à l’intégration de technologies hors site. Leur nouveau centre de recherche et de fabrication à Madrid a été construit pour développer cette démarche.

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Publié en 2022 dans 
BAP! 2 — Visible Invisible
10 pages

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TERRE

Roger Boltshauser


« Nous avançons la thèse que l’avenir de la construction en terre réside dans des systèmes d’associations intelligentes, hybrides et circulaires. [...] Les systèmes nouvellement développés doivent en même temps répondre aux exigences actuelles en matière de densité et de résistance et donc être pensés pour des structures plus grandes, afin de pouvoir réaliser un saut d’échelle dans la construction en terre. »

PRÉFACE

La construction en terre, en réponse aux exigences actuelles du bâtiment, offre un potentiel considérable avec ses faibles besoins en énergie grise et sa disponibilité locale. En Suisse, des millions de tonnes d'argile sont inexploitées chaque année. L’utilisation rationnelle de ces ressources pourrait réduire les émissions de CO2. Les innovations en transformation énergétique et les systèmes hybrides, développés par l'EPF de Lausanne et l'ETH de Zurich, promettent un avenir durable. L'architecture doit repenser l'usage de la terre pour développer des solutions écologiques et esthétiques.

BIOGRAPHIE

Roger Boltshauser fonde son bureau Boltshauser Architekten AG en 1996 à Zurich. Parallèlement à sa pratique, il est assistant de recherche à l’Institut d’histoire et de théorie de l’architecture à Zurich de 1996 à 1998 et assistant d’enseignement dans la chaire de Peter Märkli à l’ETH Zurich et à l’EPF Lausanne de 1997 à 1999. Entre 2004 et 2010, il mène une activité d’enseignement au sein des Universités de Coire et d’Anhalt, puis en tant que professeur invité à l’EPF Lausanne de 2016 à 2017 et de la TÜ Munich de 2017 à 2018. Depuis 2018, il est professeur invité à l’ETH Zurich. De nombreux livres — A Primer to Space en collaboration avec Aita Flury, The Rauch House avec Martin Rauch ou encore Roger Boltshauser – Transformator avec des photos de Philipp Schaerer, etc. —, montrent le travail de Roger Boltshauser. Il est également commissaire de l’exposition Pisé – Tradition et potentiel, créée à l’EPF et présentée à plusieurs reprises en Suisse. Un ouvrage documentant les résultats de cette recherche est paru aux éditions Triest en 2019, qui publient également une monographie sur le bureau en 2021. La même année, la revue espagnole El Croquis lui consacre un numéro.

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BAP! 2 — Visible Invisible
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LES ORIGINES DE L’ARCHITECTURE :
UNE FABLE

Tim Ingold


« Ils avaient tous négligé une vérité simple mais que nous négligeons pourtant encore dans notre quête d’un mode de vie durable. Il s’agit du fait que la durabilité ne consiste pas à trouver des solutions définitives, mais à maintenir la vie. Elle ne réside ni dans des plans ou dans des prédictions, ni dans les mesures et les relevés, ni dans telles ou telles solutions techniques(...) Elle réside plutôt dans ces petits actes de soin, ignorés et méconnus, par lesquels nous prenons soin des personnes qui nous entourent et de l’environnement que nous habitons collectivement. »

PRÉFACE

La naissance de l’architecture explore la manière dont un groupe de pionniers, arrivant sur une terre vierge, combine leurs talents pour créer un habitat durable. Géomètres, ingénieurs, artistes, agriculteurs, urbanistes et citoyens ordinaires partagent leurs visions pour harmoniser technologie, nature et communauté, révélant ainsi la naissance de l’architecture comme un équilibre entre savoir-faire, respect de l’environnement et bien-être collectif.

BIOGRAPHIE

Tim Ingold est professeur émérite d’anthropologie sociale à l’Université d’Aberdeen. En 1990, il est nommé à une chaire à l’université de Manchester. En 1995, il est nommé professeur à la chaire d’anthropologie sociale Max Gluckman. Il est rédacteur en chef de Man (le journal de l’Institut royal d’anthropologie) de 1990 à 1992, et édite le Companion Encyclopedia of Anthropology de Routledge, publié en 1994. En 1988, il fonde le Group for Debates in Anthropological Theory, et édite un volume des six premiers débats annuels (Key Debates in Anthropology, 1996). Parmi ses travaux, il a notamment effectué des recherches de terrain parmi les Sâmes Skolts du nord-est de la Finlande, et a écrit sur l’environnement, la technologie et l’organisation sociale dans le Nord circumpolaire, sur les animaux dans la société humaine, ainsi que sur l’écologie humaine et la théorie de l’évolution. Plus récemment, ses travaux explorent la perception de l’environnement et la pratique qualifiée. Les intérêts actuels de Tim Ingold se situent à l’interface entre l’anthropologie, l’archéologie, l’art et l’architecture.

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Publié en 2022 dans 
BAP! 2 — Visible Invisible
8 pages

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Article numérique

POUR L’AMOUR DES MATÉRIAUX

Mary Duggan


PRÉFACE

Ce pavillon explore une architecture fondée sur la pureté des gestes créatifs : sculpter, fabriquer, réparer. Le design suit un processus séquentiel où le gypse, à la fois fort et fragile, guide la conception. Le matériau est manipulé au seuil de sa rupture, puis renforcé avec du marbre et du bois pour créer une structure délicate mais robuste, alliant fonctionnalité et esthétique.

BIOGRAPHIE

Mary Duggan Architects est un studio d’architecture et de design basé à Londres, depuis sa création en mars 2017. L’agence s’engage à fournir une architecture raisonnée et détaillée dans sa conception qui s’adresse à des clients avant-gardistes ayant un goût prononcé pour le design. La production qu’elle développe embrasse de nombreux secteurs au travers desquels elle manipule aussi bien la petite que la grande échelle en créant des lieux de vie, de travail et d’apprentissage. Guidée par l’ambition, sans cesse renouvelée, de saisir l’esprit des lieux dans lesquels elle construit, qu’ils soient urbains ou ruraux, l’agence tente d’apprécier et de considérer chaque situation comme faisant partie d’un ensemble. Son engagement à remettre en question des notions préconçues qui figent parfois la discipline alimente quotidiennement sa philosophie de travail.

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BAP! 2 — Visible Invisible
8 pages

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WET TABLE

LCLA


PRÉFACE

Wet Table fusionne l'éphémère et le permanent en reliant l'installation temporaire aux grands travaux hydrauliques de Versailles. À travers ses bassins et fontaines, elle évoque l'évolution historique de l'eau dans l'espace public, à la fois comme matériau et générateur d'espace, tout en rendant hommage aux infrastructures passées.

BIOGRAPHIE

LCLA Office explore les limites entre l’architecture et le paysage. Le studio, basé à Oslo, est codirigé par l’architecte suédoise Charlotte Hansson et par l’architecte colombien Luis Callejas. Charlotte Hansson a une grande expérience dans les pays scandinaves et a été professeure invitée à l’école d’architecture de Yale. Luis Callejas a été professeur à l’école supérieure de design de Harvard, à l’école d’architecture de Yale et il enseigne actuellement à l’école d’architecture et de design d’Oslo. Leurs œuvres ont, entre autres, été exposées aux Triennales de Lisbonne et d’Oslo, ainsi qu’aux Biennales de Séoul et de Venise. Ils ont livré certains projets emblématiques tels que le Centre Aquatique de Medellín qui a accueilli la neuvième édition des Jeux sud-américains, la rénovation du principal stade de football de Bogotá et, plus récemment, la transformation paysagère du site de l’ancienne ambassade des États-Unis à Oslo, conçue par Eero Saarinen.

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BAP! 2 — Visible Invisible
10 pages

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DÉTERMINISME CLIMATIQUE

Atmos Lab


« L’image normalisée de l’architecture « durable » se rapporte à l’isolation, des couches supplémentaires de haute technologie et des dispositifs mécaniques. [...] Les boîtes qui en résultent reposent principalement sur des équipements mécaniques efficaces pour contrôler la température et y apporter de l’air frais, et où tout échange naturel avec l’extérieur est considéré comme un inconvénient. L’occupant se trouve condamné à rester à l’intérieur, déconnecté et, d’une certaine façon, anesthésié. »

PRÉFACE

À une époque où l'impact environnemental des bâtiments est critique, l'architecture doit repenser le confort énergétique en intégrant la bioclimatique. Au lieu de recourir à des solutions hermétiques ou high-tech, nous devons concevoir des espaces adaptables aux conditions naturelles. Ce texte explore comment la science des matériaux et des outils numériques permet aujourd'hui une architecture qui optimise l'interaction entre le bâtiment, le climat et ses occupants, favorisant des solutions durables et intégrées.

BIOGRAPHIES

Rafael Alonso Candau est diplômé en architecture à l’Université polytechnique de Valence. Il partage son expertise technique sur l’empreinte carbone des bâtiments et les conditions environnementales à l’échelle urbaine dans diverses universités (RCA Londres, KDAK Copenhague, London Met), en tant qu’examinateur pour des revues scientifiques, et lors de conférences et de publications. 
Florencia Collo est diplômée de l’Université de Buenos Aires en Architecture (FADU et UBA). Elle a enseigné l’Histoire de l’architecture et de l’urbanisme à la FADU et l’UBA, et dispense aujourd’hui des cours sur l’architecture environnementale auprès des étudiants de l’Université Torcuato Di Tella, à Buenos Aires. Elle est également membre de l’association PLEA (Passive Low Energy Architecture). 
Olivier Dambron est diplômé en ingénierie du bâtiment et architecture à l’École des Hautes Études d’Ingénieur de Lille. Son travail de recherche se concentre sur le potentiel du design environnemental pour l’architecture tropicale en bambou. Il a été invité à enseigner à l’ETH Zurich, à la London MET, au RCA Londres, à la KADK Copenhague, et à l’IT Bandung. 
Tous les trois sont également diplômés du MSc Sustainable Environmental Design de l’Architectural Association de Londres. Ensemble, ils fondent le bureau d’études environnementales Atmos Lab en 2016, agissant sur de nombreux projets à l’échelle internationale.

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UN LANGAGE ARCHITECTURAL DE L’ÉNERGIE

Paul Bouet


« Les bâtiments pourraient être considérés comme des 'structures dissipatives', au sens d'Ilya Prigogine. [...] En dissipant les énergies fossiles et fissiles accumulées sur des temps géologiques, l’architecture contribue ainsi, non seulement à accroître l’entropie, la désorganisation du monde, mais aussi à dérégler radicalement le climat de la planète. »

PRÉFACE

Dans un monde où les bâtiments sont souvent perçus comme des « machines passives », il est crucial de repenser leur relation avec l'énergie. Ce récit explore comment l'architecture peut évoluer pour devenir une « structure dissipative », transformant l'énergie et minimisant l'impact environnemental. En réintroduisant un langage architectural qui fusionne esthétique et efficacité énergétique, nous visons à rendre les processus énergétiques visibles et intégrés, tout en réconciliant modernité et tradition.

BIOGRAPHIE

Paul Bouet est maître de conférences associées à l’École d’architecture de la ville et des territoires Paris-Est. Il est architecte HMONP, diplômé de l’ENSA Paris-Belleville en 2012, et titulaire d’un master en histoire des sciences, technologies et sociétés de l’EHESS obtenu en 2017. Ses recherches portent sur l’histoire de l’architecture au XXème siècle dans ses relations à l’environnement. Il s’intéresse en particulier à l’émergence des pensées environnementales en architecture, à l’intégration de dispositifs énergétiques et climatiques dans les bâtiments, et aux circulations entre puissances coloniales et pays du Sud. En 2022, il présente sa thèse de doctorat intitulée Domestiquer l’énergie solaire. Architecture, décolonisation et écologisme dans la France d’après-guerre, 1945-1986, préparée sous la direction de Sébastien Marot. 

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10 pages

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RIDEAU SONORE

Baukunst
EN — « Avec la plupart de mes proches, les appels ont cessé et se sont substitués à des messages plus occasionnels pour prendre des nouvelles, car même si ces échanges permettaient de maintenir un lien, l’absence du corps de l’autre renforçait la sensation de privation des connexions les plus élémentaires : pouvoir se toucher, partager le même air, les mêmes lumières, (...) ou occuper l’espace.


PRÉFACE

Rideau sonore explore l’intersection entre arts et sciences en transformant l’énergie solaire en une expérience sonore unique. En intégrant design textile, programmation sonore et captation solaire, ce projet s'implante dans la Cour des Fontaines pour établir un dialogue entre la modernité et l'histoire du lieu. La combinaison de films photovoltaïques et de textiles en fibres naturelles capte la lumière et la convertit en une bande sonore, réinterprétant les éléments architecturaux historiques tout en rendant visible l’invisible.
BIOGRAPHIE

Fondée par Adrien Verschuere en 2008 à Bruxelles, dans la continuité de son exercice en Suisse,  BAUKUNST s’applique dans le cadre de son activité à répondre de façon spécifique aux exigences formulées par les acteurs publics et privés en matière d’architecture. Conjonction entre art et technologie, l’agence engage le projet comme une recherche en dialogue avec différentes formes de connaissances. Elle envisage l’architecture comme un médium capable d’offrir une pensée de la construction (BAU) au même titre qu’une construction de la pensée (KUNST). Parallèlement à la réalisation de projets architecturaux, BAUKUNST consacre une part de son occupation au domaine de la recherche et de l’enseignement.

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12 pages

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DÉBAT INAUGURAL

Ensamble, Mary Duggan & Steve Webb, LCLA, Baukunst


ENSAMBLE — « Nous avons commencé à travailler dans des carrières de pierre et à développer un langage architectural qui tente de se débarrasser des dogmes architecturaux, de leurs contraintes, de leurs géométries, de leurs systèmes, et qui se soumet à la logique de la terre — essentiellement à travers un nouvel expressionnisme naturel qui nous relie plus profondément à notre monde. »

LCLA — « Nous voulions également essayer de comprendre quelle serait la surface minimale que nous pourrions couvrir d’eau et qui pourrait produire une forme de changement climatique à l’échelle de la cour. Nous désirions exactement 1000 litres d’eau et une géométrie qui soit librement informée par certaines des qualités géométriques des étangs. »

MARY DUGGAN — « Dans notre pratique, nous avons toujours privilégié le bois ou d’autres matériaux de construction à faible empreinte carbone, y voyant l’extension de la parabole de Banham : le feu. C’est une architecture de la vulnérabilité. Nous avons essayé de trouver une solution qui accepte la faiblesse du gypse et la répare avec l’ajout de butons en bois. Ces derniers étant des éléments faits et assemblés à la main, nous nous sommes imposés la contrainte de n’utiliser ni vis ni colle. »

BAUKUNST — « Nous remarquons également l’absence d’ornements sur ce mur contrairement à ceux présents aux alentours. [...] En observant le site de cette manière, nous voulions projeter l’installation dans une sorte de lecture métaphorique et de compréhension en référence à un contexte culturel et historique plus large. »

PRÉFACE

Antón García-Abril et ses collaborateurs développent une architecture innovante en réinventant l'utilisation de matériaux bruts et en exploitant les carrières de pierre pour créer des formes en harmonie avec la terre. Mary Duggan et Steve Webb expérimentent, quant à eux, le gypse, le bois et d'autres matériaux pour créer des structures finement artisanales, tandis que Luis Callejas et Adrien Verschuere explorent l'hydrologie et les interactions sensibles entre architecture et environnement pour matérialiser des expériences spatiales tangibles et sensorielles.

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20 pages

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Article numérique


DISCUSSION

Ensamble, Mary Duggan & Steve Webb, LCLA, Baukunst


« Nous apprécions particulièrement le fait d’engager l’architecture pour provoquer des interactions entre différentes conditions invisibles, par la construction de relations physiques. À cet égard, nous pensons que la question de l’énergie — et par extension celles des forces invisibles — est capable d’élargir la notion d’espace d’une manière beaucoup plus active, au-delà d’un simple but en soi, mais plutôt en l’envisageant comme un moyen qui engage le confort et la perception. »

PRÉFACE

Dans la Cour des Fontaines, les commissaires ont invité quatre agences d’architecture internationales à réfléchir, à travers une installation, aux relations qu’elles entretiennent — dans leur pratique — avec la matière et l’énergie, composantes visibles et invisibles de l’architecture.
Mary Duggan et Steve Webb, respectivement architecte et ingénieur londoniens, proposent une construction sculpturale qui confronte le carreau de plâtre industrialisé aux savoir-faire et matériaux traditionnels. Ensamble Studio, basé en Espagne, transporte depuis son laboratoire madrilène une pièce d’architecture en négatif : un coffrage aux formes topographiques affirmées qui servira de moule pour un projet en cours en Corée du Sud. Luis Callejas et Charlotte Hanson (LCLA), opérant entre Oslo et Medellin, créent la maquette d’un bassin de 1000 litres d’eau aux propriétés microclimatiques et aux formes inspirées par l’ingénierie hydraulique de Versailles. Enfin, l’agence bruxelloise BAUKUNST propose de créer un dialogue avec l’une des principales caractéristiques architecturales du site — le long mur séparant l’avenue de Sceaux de la cour — pour imaginer la manière dont cette limite inerte pourrait être transformée en un élément performatif.

BIOGRAPHIES

BAUKUNST est un bureau d'architecture fondé par Adrien Verschuere à Bruxelles en 2008. Biographie complète : voir RIDEAU SONORE.LCLA Office, basé à Oslo, est dirigé par Charlotte Hansson et Luis Callejas, explorant les frontières entre architecture et paysage. Biographie complète : voir WET TABLE.Mary Duggan Architects, établi à Londres depuis 2017, se distingue par une approche détaillée et raisonnée du design architectural, adaptée aux clients avant-gardistes. Biographie complète : voir POUR L’AMOUR DES MATÉRIAUX.Ensamble Studio est une équipe pluridisciplinaire fondée en 2000 — et dirigée par les architectes Débora Mesa Molina et Antón García-Abril — qui travaille entre Madrid et Boston.
Biographie complète : voir LE NUAGE.
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11 pages

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MATERIAL MEMORY MAP

Timothée Gauvin, Antoine Plouzen Morvan, Grégoire Deberdt


PRÉFACE

Le projet Material Memory Map révèle la matière à travers ses transformations, de la géologie à l'architecture. En documentant les étapes de façonnage des matériaux comme la pierre, le bois et la terre, il met en lumière leur origine et leur contexte. Cette approche permet de comprendre les ressources locales non seulement comme des produits finis, mais comme des fragments du territoire, réinscrits dans le processus architectural et valorisant les savoir-faire traditionnels.

BIOGRAPHIES

Timothée Gauvin est architecte, diplômé de l’ENSA Paris-Est. Il a travaillé au sein d’agences suisses et anglaises — Herzog & de Meuron, 6a Architects et Turner Works — avant la création de sa propre agence, à Paris, en 2018. Début 2019, dans le cadre de sa pratique professionnelle, il crée le projet Material Memory Map qui entreprend de faire l’inventaire des savoir-faire et des matières premières du bassin parisien. 

Antoine Plouzen Morvan est réalisateur, monteur et chef opérateur. Il s’engage dans une démarche principalement documentaire en travaillant aussi bien avec des réalisateur·rice·s que des artistes ou des architectes. Il collabore ainsi à des œuvres projetées au Centre Pompidou, au Salon de Montrouge, à la Biennale d’Istanbul, au Pavillon de l’Arsenal, à l’Opéra de Paris ainsi qu’au Festival de Cannes. 

Grégoire Deberdt est architecte, urbaniste et cartographe, basé à Paris. Son travail a été exposé à Stockholm, Ljubljana, Rotterdam, dans le Vexin, etc. En 2018-2019, il réalise une résidence aux Ateliers Médicis, à Clichy-Montfermeil, avec le collectif Sirènes. Il mène également une activité d’enseignement, depuis 2019, à l’ENSA Paris-Est.

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ANATOMIE D’ARCHITECTURE 
#1 DANS LE PAYS D’AUGE

Anatomies d’Architecture & felix-illustra


PRÉFACE

Cette étude explore comment réconcilier l'habitat avec son territoire en utilisant des matériaux locaux et écologiques. En rénovant une maison en brique en Normandie, l'approche d’Anatomie d'Architecture révèle le cycle complet des matériaux — de l'extraction à l'utilisation — mettant en lumière les savoir-faire régionaux et démontrant des alternatives durables aux pratiques conventionnelles.

BIOGRAPHIES

Anatomies d’Architecture est une coopérative créée par deux architectes et un anthropologue qui aborde l’habitat écologique à travers trois prismes et activités : la construction et la conception en faveur d’une architecture bioclimatique, 100 % locale, naturelle et réversible ; la recherche de terrain à travers des enquêtes menées aux quatre coins du territoire, à la rencontre de ceux qui réinventent l’architecture écologique ; la pédagogie et la transmission des nouveaux savoirs en matière d’écoconstruction auprès du grand public, au travers de chantiers école, d’expositions ou de publications, comme auprès de professionnels avec des cours dispensés en école d’architecture et l’animation de workshops et de formations. 

Créé par l’architecte Félix Roudier en 2019, felix-illustra est un atelier dans lequel les créations interrogent l’illustration et la fiction comme outils de représentation du projet architectural et urbain, ou qui constituent simplement le trait d’une réalité transformée.

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HABITER DAKAR,
QUAND L’INVISIBLE PARLE DU VISIBLE

Caroline Geffriaud & Nzinga Biegueng Mboup


PRÉFACE

L’étude explore l’écart entre le vocabulaire du logement à Dakar et les réalités locales. Tandis que les promoteurs utilisent souvent des termes étrangers comme « living room » ou « kitchen », peu compris par la majorité, l’étude plaide pour un lexique en wolof, reflétant mieux les usages et la culture sénégalaise, et visant à concevoir des espaces véritablement adaptés aux besoins locaux.

BIOGRAPHIES

Caroline Geffriaud, architecte française, vit et exerce à Dakar. Elle est chargée de projets culturels en lien avec l’architecture durable au sein du Goethe-Institut Sénégal et cheffe de projet pour l’agence sénégalaise GA2D. 

Nzinga Biegueng Mboup est une architecte sénégalo-camerounaise vivant à Dakar. Depuis 2018, elle est associée et cofondatrice de l’agence Worofila, spécialisée en architecture bioclimatique. Avec l’architecte Carole Diop, elles sont également à l’origine de l’exposition Dakarmorphose portant sur l’évolution des villages lébous — une communauté sénégalaise concentrée sur la presqu’île du Cap-Vert. 

Nzinga Biegueng Mboup et Caroline Geffriaud mènent une étude de terrain sur les formes et les typologies d’habitats de Dakar depuis 2019, soutenue par le Goethe-Institut.

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RESSOURCE(R)

Fabriques Architectures Paysages


PRÉFACE

Ressource(r) met en lumière le concept de « territoire ressource » en révélant les liens entre espaces agricoles, naturels et urbains. En exposant les ressources oubliées de la Plaine de Versailles, l’installation vise à rendre visibles les ressources bio et géo-sourcées, ainsi que les possibilités de réemploi. À travers une cartographie détaillée et un système de QR codes, elle invite à redécouvrir et à connecter les pratiques agricoles locales, tout en imaginant un avenir plus intégré et durable pour le territoire.

BIOGRAPHIE

L’agence Fabriques Architectures Paysages, fondée en 2007 par Pierre Janin et basée à Vernand, dans la Loire, regroupe les compétences d’architecture et de paysage et travaille essentiellement sur des projets et des études liés notamment au milieu rural et à l’agriculture, avec trois volets d’actions : la construction d’équipements publics en milieu rural, conçus principalement en ossature et charpente bois et posant directement la question de l’utilisation des ressources locales et du lien au paysage ; la construction de bâtiments agricoles, généralement à destination des collectivités publiques ; et des études urbaines et prospectives traitant des questions du lien entre pratiques agricoles et urbaines.

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ARCHÉTYPES ET MILIEUX
COMME RESSOURCES DU PROJET

Atelier du Rouget — Simon Teyssou & Associés


PRÉFACE

Exposés en maquettes à grande échelle, les projets de l’Atelier du Rouget explorent les archétypes architecturaux liés aux ressources du Massif Central. En combinant architecture de masse, filigrane et surface, ils révèlent comment chaque modèle structurel — mêlant maçonnerie et bois inspiré des granges du Massif Central — crée une spatialité unique et répond aux enjeux écologiques tout en offrant une architecture évolutive et contextuelle. 

BIOGRAPHIE

Atelier du Rouget Simon Teyssou & Associés, Archétypes et milieux comme ressources du projet. Fondé en 2001 par Simon Teyssou, l’Atelier du Rouget explore les projets à toutes les échelles : urbaines, espaces publics, logements, équipements, architecture intérieure et mobilier. Engagé dans une démarche écologique critique, l’atelier estime que la prise en compte des contraintes environnementales ne doit pas être une question reléguée en fin de mission, mais au contraire, devenir une opportunité de projet, capable de faire émerger une architecture qui sache s’inscrire dans un site particulier, maîtriser son empreinte, offrir les meilleures qualités d’usage possible tout en pensant son évolutivité. Parallèlement, Simon Teyssou a enseigné le projet d’architecture à l’ENSA Clermont-Ferrand de 2004 à 2018, avant d’en prendre la direction. Il y est aussi membre du laboratoire de recherche « Ressources » depuis 2015.

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MATIÈRES D’HORIZON

PRÌA


PRÉFACE

Le va-et-vient de la mer a sculpté les couches géologiques du Bassin parisien, créant un substrat riche et complexe. Cette intervention propose d’aménager le site géologique de Grignon pour révéler et préserver ses fossiles et ses strates tout en intégrant l’architecture au patrimoine naturel. De Grignon à Versailles, c'est une invitation à explorer et valoriser un paysage géologique unique, souvent invisible, mais essentiel à notre histoire collective. 

BIOGRAPHIE

Architectes-designers-artisans, PRÌA travaille pour la construction d’une architecture simple, ancrée et pérenne. De la matière à l’ingéniosité collective, leurs projets s’inspirent des savoir-faire traditionnels fondés sur l’utilisation rationnelle des ressources du site afin de développer des réponses constructives contemporaines. Basés dans le Sud-Est de la France, Antoine, Elsa et Giacomo opèrent entre les Alpes-Maritimes, le nord de la Corse et la Ligurie. Dans leur atelier, ils conçoivent l’architecture comme un élément du paysage qui contribue à sa continuité. Leur pratique interroge ainsi le territoire par l’expérimentation in situ et la rencontre des disciplines qui œuvrent à sa transmission et à son devenir.

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C.I.D : CENTRE POUR L’INTERPRÉTATION DU DÉSERT

Emilio Marin


PRÉFACE

Conçu pour le désert d'Atacama, cet équipement public explore les strates naturelles, culturelles et énergétiques de ce paysage extrême. En repoussant les limites de l'architecture moderne, il intègre géographie, paysage et écologie dans une forme innovante, utilisant l'acier corten et un patio-oasis pour créer un dialogue profond entre architecture et désert. 

BIOGRAPHIE

Emilio Marin est un architecte chilien diplômé de la Faculté d’architecture et d’urbanisme de l’Université du Chili. En 2005, il fonde le studio éponyme qui se spécialise dans divers champs de l’architecture contemporaine, en développant des projets pour des clients privés et publics. Il a reçu le prix de la 17ème Biennale de Santiago récompensant l’œuvre de la Bibliothèque publique de Licantén. Il a été architecte invité à la Porto Academy en 2014, puis finaliste la même année du prix MCHAP. Emerge décerné par le IIT College of Architecture, avec le projet de Centre pour l’interprétation du désert. En 2021, il assure le commissariat du pavillon du Chili à la Biennale d’architecture de Venise « Comment vivrons-nous ensemble ? », avec le projet Testimonial Spaces.

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RÉCIT ET MÉTAMORPHOSE DU TERRITOIRE

Henri de Chassey & Jonathan Zwygart


PRÉFACE

En se penchant sur les territoires négligés de l'arrière-pays européen, ce projet d’architecture vise à dévoiler la richesse des espaces productifs souvent invisibles. En explorant les micro-projets et les infrastructures qui façonnent le paysage francilien, nous cherchons à réévaluer leur rôle essentiel et leur connexion à notre quotidien. 

BIOGRAPHIES

Henri de Chassey est un architecte français, diplômé de l’ÉNSA Versailles. Il a collaboré avec l’agence d’architecture Junya Ishigami & Associates à Tokyo et travaille actuellement chez OFFICE Kersten Geers David Van Severen, situé à Bruxelles.

Jonathan Zwygart est un architecte suisse, diplômé également de l’ÉNSA Versailles et du Kyoto Institute of Technology. Il a collaboré avec l’agence parisienne TVK et travaille actuellement au sein de l’agence Lacroix Chessex à Genève.

  Leur projet de diplôme « Récit et métamorphose du Territoire », soutenu en 2019 sous la direction de Cédric Libert et de Djamel Klouche, explore l’arrière-pays européen totalement industrialisé, presque entièrement urbanisé, et propose — en quête d’une nouvelle esthétique — ses figures à venir.

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LES TRACES DU VIVANT

Bony Mosconi Architectes, Giaime Meloni, Mathieu Mercuriali


PRÉFACE

L'installation Les Traces du vivant ravive l'influence des chevaux sur notre cadre bâti. À travers trois dispositifs — le cheval au travail, le cheval sauvage, et une empreinte dans la terre — elle redonne vie à l'impact physique et symbolique des équidés sur l'architecture des écuries, fusionnant mémoire et matérialité. 

BIOGRAPHIES

Henri Bony est architecte et maître de conférences associé à l’ÉNSA Versailles. Il a cofondé en 2015 l’atelier Bony Mosconi au sein duquel il mène une double activité de maîtrise d’œuvre et de commissariat d’expositions, notamment Villes potentielles à la Maison de l’Architecture IDF (2015), Dessiner le monstre moderne au Frac Centre (2017), Sublime, sidération, anthropocène au CIVA Canal Centre Pompidou (2019) et prochainement Paris animal au Pavillon de l’Arsenal (2023). Il développe une recherche plastique par le biais de dessins, de gravures et d’installations. 

Léa Mosconi est architecte HMONP, docteure en architecture et maîtresse de conférences à l’ENSA Nantes. Elle a cofondé en 2015 l’atelier Bony Mosconi. Elle est chercheuse au sein du laboratoire AAU, équipe CRENAU, et associée au laboratoire ACS. Elle est présidente de la Maison de l’Architecture en Île-de-France. Dans ces quatre activités, elle tente de questionner ce que font les changements climatiques à la manière dont on appréhende, habite et conçoit l’architecture. 

Giaime Meloni est un chercheur visuel qui questionne la restitution photographique de l’espace ordinaire. Ses recherches font l’objet de publications, de conférences internationales et d’expositions. Il enseigne, entre l’Italie et la France, les formes de représentation comme outils de conception du projet architectural. 

Mathieu Mercuriali est architecte DPLG, urbaniste et docteur en architecture (EPF Lausanne). Il pratique son métier en tant que professeur titulaire à l’ENSA Strasbourg, chercheur dans les laboratoires LIAT et AMUP, et architecte indépendant. Il réalise et étudie des projets qui redessinent la frontière entre l’architecture et le vivant. Il est notamment l’auteur du livre Concevoir à grande échelle (éditions B42, 2018).

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VISIBLE/INVISIBLE

Éva Le Roi


PRÉFACE

Cette collection de dessins révèle le double impact de l’exploitation matérielle sur notre socle terrestre. En dévoilant les couches enfouies et en exposant les gestes mécanisés qui modifient le paysage, elle illustre comment l'Homme façonne brutalement et méthodiquement la matière qu'il exploite.
BIOGRAPHIE

Éva Le Roi est une artiste et illustratrice indépendante basée à Bruxelles. Elle a étudié l’illustration à l’École Estienne de Paris et à l’École Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg. Elle explore les relations entre les structures construites et leur environnement au travers des spécificités du dessin manuel. Depuis 2010, elle collabore avec des bureaux d’architecture tels que XDGA, 51N4E et l’AUC dans le cadre d’expositions, de concours et d’évé